À quelques semaines des JOP de Paris 2024, le souvenir du forfait de l’Américaine Simone Biles à Tokyo en 2021 est encore dans les mémoires. Contre toute attente, la meilleure gymnaste de tous les temps avait déclaré devoir « faire face à ses démons » et « se concentrer sur sa santé mentale ». Depuis, la parole s’est libérée, et pas que dans le sport.
 

Longtemps considérée comme tabou, la santé mentale a été propulsée sur le devant de la scène suite à la pandémie du Covid-19. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), « être en bonne santé n’est pas seulement ne pas avoir de maladie ou d’infirmité, mais c’est ressentir un bien-être physique, mental et social ». Or, les contrecoups des confinements auraient multiplié le nombre de cas de troubles psychiques recensés : dépressions, addictions, phobies, anxiétés… « On observe également de plus en plus de comportements violents ou agressifs, constate Coralie Bayeux, directrice du Centre communal d’action sociale (CCAS) de la Ville de Bayeux. Face à des situations qui peuvent dégénérer à tout moment, comme les troubles de voisinage, les communes se sentent parfois démunies. » Pour prévenir les risques liés aux troubles psychiques et venir en aide à leurs administrés, les communes de Port-en-Bessin-Huppain, Saint-Vigor-le-Grand et Sommervieu ont rejoint le Conseil local de santé mentale de Bayeux, animé par son CCAS.
 

Déstigmatiser et améliorer l’accès aux soins
 

Cette instance de concertation regroupe de nombreux acteurs aux champs de compétences complémentaires : élus locaux, professionnels de la santé mentale, familles, associations et institutions du secteur social et médico-social. Concrètement, à la demande d’une commune et avec l’accord de l’habitant en souffrance psychique, des situations complexes peuvent être évoquées lors de réunions pluridisciplinaires où les professionnels confrontent leurs connaissances et trouvent des solutions pour améliorer le parcours de soins de la personne. Un dossier est ouvert et la commune peut alors orienter l’habitant en question vers le bon professionnel et lui fournir un contact. En parallèle, des actions de promotion de la santé mentale et de prévention des risques sont organisées auprès des habitants : permanences (voir encadré), animations de type ciné-débats et autres événements.