L’eau potable distribuée par Bayeux Intercom fait l’objet d’une surveillance permanente, afin de garantir une eau sûre pour la santé. Les analyses correspondantes sont affichées dans les mairies, au siège des structures compétentes dans le domaine de l’eau potable, dont Bayeux Intercom. L'eau provient de huit forages pour lesquels la nature du sol et les activités humaines à proximité déterminent la qualité. Cette eau est désinfectée et peut nécessiter ponctuellement des traitements appropriés pour la rendre potable, avant d'être transportée vers les habitations. Elle est régulièrement contrôlée sur les sites de forage comme dans les réservoirs de stockage et aux robinets des abonnés, afin de s'assurer qu'elle ne comporte pas de risque pour la santé humaine.
Surveillance de l'eau
Le contrôle sanitaire de l’eau est mis en œuvre par l’Agence Régionale de Santé (ARS) de Normandie, en plus de l'auto-surveillance du service des eaux. Des limites sont établies par les autorités sanitaires pour un certain nombre de paramètres : couleur, odeur, micro-organismes, minéraux, oligo-éléments, micro-polluants, pesticides, etc. Le contrôle est renforcé en cas de non-conformité ou d'événements susceptibles d'altérer la qualité de l'eau.
Ainsi, chaque année, plus de 130 prélèvements d'eau sont réalisés à Bayeux Intercom sur plus de 450 paramètres, leur nombre ne cessant d'augmenter avec l'évolution des connaissances et des techniques.
Nouvelles molécules analysées
Les récentes analyses effectuées sur l’ensemble des eaux distribuées par Bayeux Intercom ont mis en évidence la présence de métabolites (sous-produit ou résidu de pesticides) du chloridazone et du chlorothalonil (pesticides interdits depuis 2020).
Malgré la présence de ces molécules, l'eau distribuée par Bayeux Intercom ne présente pas plus de risques pour la santé. Les habitants peuvent continuer à la boire.
En effet, pour les eaux mises en distribution, il a été constaté sur le territoire des valeurs supérieures à la limite de qualité fixée à 0.1 μg/L établie par directive européenne.
Cette limite réglementaire est un indicateur de qualité : lorsque ce seuil est dépassé, cela veut dire que la qualité de l’eau distribuée au robinet se dégrade. Elle est déclarée non conforme aux exigences de qualité, mais ne présente pas de risque pour la santé humaine. Des actions sont alors à mettre en place par le distributeur (en l’occurrence Bayeux Intercom) pour endiguer le phénomène. Il s’agit par exemple de renforcer la protection de la ressource (ici l’eau), de mélanger les ressources entre elles ou encore de renforcer les traitements.
Potabilité de l'eau
La consommabilité de l’eau est établie au regard d’un autre seuil, fixé par l’Agence nationale de sécurité alimentaire, de l’environnement et du travail (ANSES) : la valeur sanitaire maximale (Vmax), fixée en fonction des données toxicologique de la substance. Cette valeur sanitaire maximale n’a pas encore été définie par l’ANSES par manque de données suffisantes. Dans l’attente, le ministère de la santé a retenu en mai 2022, une valeur sanitaire transitoire de 3 μg/l pour les métabolites pertinents (sur la base de la valeur définie par l’agence fédérale allemande de l’environnement). Elle est particulièrement protectrice. Les teneurs relevées dans les eaux distribuées par Bayeux Intercom montrent des taux compris pour le desphényl et méthyl desphényl chloridazone entre 0,101 et 1,805 µg/L et pour le chlorothalonil R417888 entre 0,170 et 0,284 ug/l concernant le secteur le plus touché par cette problématique: des valeurs bien inférieures à la valeur sanitaire transitoire.
Enfin, les teneurs relevées sur un seul des métabolites du chlorothalonil nommé R471811 sont ponctuellement supérieures à 3 µg/l (valeur sanitaire transitoire pour certains métabolites pertinents). Toutefois, les expertises scientifiques nationales ont permis de classer ce métabolite comme non pertinent, vis-à-vis des risques pour la santé et la consommation d’eau du robinet, en avril 2024. La valeur à satisfaire pour les métabolites non pertinents est 0,9 µg/L. Des actions seront mises en œuvre pour revenir à cette valeur.
Au vu des teneurs rencontrées pour les molécules pertinentes en deçà de la valeur sanitaire maximum et de la non pertinence du R471811, l’eau de Bayeux Intercom peut être consommée par tous.
Prochaines étapes
Une surveillance mensuelle des ressources en eau et réservoirs concernés par ces substances a été mise en place. Des actions à court, moyen et long termes sont nécessaires pour réduire les concentrations observées. Ainsi, Bayeux Intercom travaille actuellement à la mise en œuvre d’un plan d’actions, en lien avec les services de l’État et l’Agence Régionale de Santé de Normandie. Un examen de l’impact de ces actions sur le prix de l’eau sera également réalisé.
L’intercommunalité mène également de nombreuses actions de prévention pour limiter la pollution des sols. Un travail avec les agriculteurs est notamment engagé depuis 2019 pour concilier la préservation de la ressource en eau et les enjeux économiques liés à leur activité. Le programme Eau et Agriculture établit des actions préventives à réaliser dans les aires d’alimentation des captages d’eau potable. Objectif : changer les pratiques sur ces territoires par une limitation (voire suppression) des intrants (produits chimiques apportés aux terres et aux cultures).
Ces informations seront communiquées, dans les prochains jours, à l'ensemble des habitants des communes dont l'eau potable est distribuée par Bayeux Intercom.